Le lagopède des pyrénées -l’ oiseau de lumière-
Textes et photos de
Pascale et Benjamin Joffre
Comme une apparition, un
oiseau blanc est posé devant nous à 2600 mètres d’altitude.
Telle est notre première rencontre avec le lagopède alpin aussi
appelé « perdrix des neiges ».
Femelle adulte
Quelques jours plus tard,
la découverte d’une plume (double plume à hyporachis pour mieux
supporter le froid) nous met sur la piste d’un couple avec jeunes
près d’un petit névé où la famille a passé la nuit (crottier
et gîte nocturne).
Double plume à hyporachis
Le
mâle se différencie de la femelle par la présence d’un trait
noir entre le bec et l’œil. Les jeunes de l’année ne possèdent
pas de sourcil rouge (caroncule chez le mâle) contrairement aux
adultes.
Observez la structure du pied!
Lagopède signifie
littéralement « pied de lièvre ». En effet, les plumes
qui poussent entre les doigts augmentent la superficie du contact
avec la neige (« raquettes »). De plus, les pattes
musclées lui permettent de creuser la neige sur 40 cm pour s’abriter
du vent. Sur la neige dure, sa trace ne laisse apparaître que les
trois doigts en avant.
En automne, il perd de
petites plumes à bout gris pour devenir entièrement blanc et se
fondre à merveille avec le milieu (homochromie). Au printemps, il
revêt un plumage bariolé de gris (hormis les ailes qui restent
blanches et la queue toujours noire), tenue de camouflage idéale
pour l’été. Ainsi, deux mues annuelles lui permettent de
s’adapter au mieux à leur milieu.
Rassemblement d'Automne
Espèce fragile relicte
de la dernière glaciation, le lagopède est à protéger absolument
(sa chasse doit être strictement interdite !). Menacé par le
réchauffement climatique qui le rend visible des prédateurs (aigle
royal, renard…), le lagopède fréquente toute l’année les
plaques de neige situées au-dessus de 2400 mètres où il se nourrit
de végétaux, en hiver grâce à l’allongement de son intestin
(caecums). Ce régime alimentaire est complété l’été par de
nombreux insectes et baies.
Comme le grand tétras,
des plumes à l’ intérieur des narines lui permettent de respirer
un air plus chaud. L’ envol rapide nous dévoile les rectrices
noires de la queue mais il ne faut pas le provoquer surtout en hiver
car il est consommateur de beaucoup d’ énergie.
En vol
Menacé par la consanguinité du fait de populations peu nombreuses, les « perdrix des neiges » se rassemblent en automne peut- être pour faciliter un indispensable brassage lors de la nidification future. Il se peut aussi que le nombre soit un facteur intéressant pour repérer un danger éventuel. A cet effet, un guetteur émet de nombreux petits cris brefs qui alertent le groupe.
Blog pyrénées nature
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